Pratiquer la marche méditative



Les trois éléments fondamentaux de la méditation en marchant
Comme l’être humain a tendance à oublier les choses, il a besoin de consignes pour rester pleinement conscient. En général, nous faisons un pas paisible et heureux, un deuxième et un troisième, puis nous oublions. Nous nous perdons et nos pas ne sont plus paisibles. Nous revenons au passé, notre esprit s’aventure vers l’avenir et nous oublions que nous vivons dans le présent. C’est pourquoi nous avons besoin de nous concentrer sur la respiration et de compter lorsque nous méditons en marchant.

 Je vous propose, pour commencer, de marcher naturellement, en vous concentrant sur votre respiration et en faisant attention aux liens entre la respiration et le nombre de pas effectués.
Par exemple, mon inspiration équivaut à trois pas mon expiration à trois pas. Il est possible que votre inspiration soit plus courte que votre expiration, ce qui est parfaitement normal si vous débutez. Parfois, en fonction du chemin emprunté, la respiration est plus long ou plus courte. Prêtez attention au nombre de pas effectués en inspirant et en expirant. Lorsque vous marchez, concentrez vous sur le contact entre votre pied et le sol. Respirez avec vos pieds.
Votre attention se fixe sur le point de contact entre la Terre et vous. Respirez comme si vous respiriez avec vos pieds. Comptez : « 1, 2,3, 1, 2,3 .»

Il y a trois éléments : vos pas, votre respiration, et le décompte. Trois choses qui pourtant ne font qu’un. En réalité vous ne vous concentrez que sur une chose une seule et même chose. Essayez et vous comprendrez. En comptant, on mesure le lien qui existe entre la respiration est les pas. C’est ainsi que les trois ne font plus qu’un.
C’est une question de concentration.
Comme vous suivez votre respiration, vous comptez, ce qui permet de ne pas perdre votre conscience. Vous continuez à marcher paisiblement, pendant 10 minutes, 15 minutes, 20 minutes, 30 minutes. La méditation en marchant que nous pratiquons ici le matin dure 50 à 55 minutes. Cette pratique peut apporter beaucoup de bonheur.

 La respiration et le décompte sont destinés à nourrir notre conscience que les pas effectués sont paisibles et heureux. Si vous arrivez à faire des pas paisibles et heureux sans compter et sans vous concentrer sur votre respiration, libre à vous. Mais je pense qu’en cessant de compter et de vous concentrer sur votre respiration, vous risquez de voir votre bonheur s’envoler très rapidement.
Il me semble important, du moins au début, de se concentrer sur les pas et la respiration. La respiration est fondamentale, elle est un élément essentiel de notre pratique.
 Lorsque vous méditer assis ou en marchant, lorsqu’on sait respirer, on peut rester longtemps conscient et on parvient à rester vivant, pendant la journée.

Respirer, c’est comme utiliser une corde pour grimper à un arbre. Si vous essayez de respirer consciemment, si vous oublier que vous respirez, c’est comme si vous lâchiez la corde, avant de tomber parterre. Si vous ne suivez pas votre respiration, vous tombez. S’accrocher à sa respiration est une excellente méthode pour rester en pleine conscience et ne pas se perdre. Lorsque vous méditerez en marchant dans votre environnement habituel, veiller à ne pas marcher trop lentement, pour éviter qu’on vous prenne pour un étrange énergumène.

Thay