Une lettre à mon père

 

Photo credit: Martin Lam

Lors d'une retraite d'hiver passée au Village des Pruniers, tout le monde s'est vu confier la mission d'écrire une lettre d'amour à son père. Un jeune Américain nommé David pensait qu'il ne pouvait pas le faire. Il nous a dit qu'à chaque fois qu'il pensait à son père, la souffrance le submergeait, il ne pouvait donc pas supporter de lui écrire une lettre. Son père était décédé et pourtant il ne pouvait pas se réconcilier avec lui. Quand j'ai appris sa situation, je lui ai proposé l'exercice du garçon de cinq ans.

En inspirant, je me vois comme un garçon de cinq ans.
Expirant, je souris au garçon de cinq ans qui était moi.


Je lui ai demandé de pratiquer cela pendant une semaine pendant la marche méditative, la méditation assise, dans le jardin, dans la cuisine, etc.

Lorsque vous inspirez et que vous vous voyez comme un enfant de cinq ans, vous pouvez toucher votre vulnérabilité et votre fragilité. À cet âge, nous sommes si fragiles qu'un regard sévère d'un adulte peut créer une blessure. Lorsqu'un parent vous crie dessus: «Tais-toi!» vous recevez une autre blessure profonde dans votre cœur.

Lorsque vous identifiez ce petit enfant en vous, vous vous rendez vite compte que votre enfant est toujours vivant et a besoin de vos soins. Vous avez abandonné votre enfant depuis longtemps. Votre enfant peut être profondément blessé; et vous pouvez  aider, embrasser et guérir votre enfant pour que les blessures ne restent pas éternellement.