2 : Non-attachement aux vues

Publié le par Sangha de la pluie qui fleurit
2 : Non-attachement aux vues
Afin de pratiquer les textes avec sagesse il est bien utile d’écouter les commentaires de nos grands frères. Voici les quatorze entrainements à la pleine conscience de l'ordre de l'inter être ainsi que les commentaires de Thai sur chacun d'eux.
Deuxième Entraînement : Non-attachement aux vues
Conscients de la souffrance provoquée par l’attachement aux vues et aux perceptions erronées, nous sommes déterminés à éviter de faire preuve d’étroitesse d’esprit et de nous attacher aux vues actuelles. Nous nous engageons à apprendre à pratiquer le non-attachement aux vues en gardant l’esprit ouvert aux expériences et aux visions profondes des autres afin de bénéficier de la sagesse collective. Nous sommes conscients que notre savoir actuel n’est pas une vérité absolue et immuable. La vision profonde se révèle par la pratique de l’écoute compatissante, du regard profond et du lâcher-prise des notions plutôt que par l’accumulation de connaissances intellectuelles. La vérité est à trouver dans la vie, nous observerons à chaque instant la vie en nous et autour de nous pour apprendre tout au long de notre vie.
Le deuxième entraînement est né du premier et traite aussi de l'esprit. Cet entraînement
nous prévient de ne pas se laisser prendre au piège de son propre savoir. Le savoir peut être nécessaire pour penser et juger; il peut être utile dans plusieurs domaines de notre vie
quotidienne, mais il n’est pas la vérité absolue. Quand nous admirons un coucher de soleil, nous pensons que le soleil est au‐dessus de l’horizon mais un savant nous dirait que le soleil s’est, en fait couché il y a déjà huit minutes. C'est le temps que cela nous prend pour le voir. Nous réalisons alors que le soleil que nous avons vu est le soleil du passé et non celui du présent et que notre perception était fausse. C’est pourquoi, si nous nous accrochons à notre savoir préliminaire, nous perdons l’occasion de progresser dans la voie de la compréhension.
Le Bouddhisme nous enseigne la manière de regarder les choses dans leur nature
interdépendante et co‐apparaissante. En regardant ainsi, nous nous libérons d'un monde
conceptuel dans lequel chaque chose semble avoir une identité propre. L’esprit qui voit les choses dans leur nature interdépendante et co‐apparaissante s’appelle l'esprit de la compréhension nondiscriminatoire. Il transcende toutes les vues. Le Bouddhisme Zen (Dhyâna) décrit cet état de compréhension profonde : ”le chemin de la parole a été bloqué, celui de l’intellect a été coupé.”
“La vérité se trouve dans la vie et non dans le savoir conceptuel. “ Comment pratique‐ton cela ? En observant la réalité en nous et dans le monde à tout instant. Telle est la réponse bouddhiste. Observer la vie continuellement, c’est pratiquer le Sutra des Quatre Fondements de l'Attention, Sutta Satipatthana. Le Sutra nous conseille d’être conscient de ce qui ce passe dans notre corps, nos sensations‐sentiments, notre esprit et les objets de notre esprit, à savoir le monde. La pratique de la pleine conscience peut nous aider à développer notre concentration et notre vision profonde, afin que nous puissions voir la réalité telle qu'elle est.
Nous remercions le Centre de méditation de l'Estrie d’où nous provient ces commentaires.